Alors que j’avais presque réussi à oublier ce film, un frère-ami m’envoie, à propos d’une discussion sur la musique, l’étonnant extrait du film Délivrance (John Boorman – 1972) ; et je me surprends à ressentir un intense malaise, une appréhension alors même que la musique devient jubilatoire et qu’un petit miracle advient entre ces deux êtres humains jouant ensemble… Parce que ça se brise, la magie s’arrête comme elle a commencé : quelque chose de l’ordre de la menace s’installe, une lourdeur diffuse, un machin moite et poite à la fois. Ça va mal se passer.
Est-ce cette atmosphère à couper au couteau entre » ceux-de-la-ville » et les ploucs du Triffouillis-les-Oies local ?
Est-ce le visage sur lequel venait enfin un sourire qui se referme et se détourne ?
Un apprivoisement raté ? Un truc qui cloche, une fausse joie ou plutôt une joie fausse.
On ne rigole plus. La nature n’est pas idyllique et le « sauvage » peut être féroce, surtout s’il est incarné par des hommes. C’est alors que le carnage advient. Car aucun animal ne tue par plaisir.
Voici le duo-duel musical : qu’en dites-vous ? Moi, c’est chair de poule garantie.