Soirée humide de fin janvier, région bordelaise. Soudain une lumière presque violente et avec elle une douceur toute aussi violente, une envie douloureuse : être ailleurs.
Des images déboulent, pleines de couleurs vives, et de l’eau : la MER, ALBAHR, THALASSA ! C’est là qu’il faudrait être.
Photo Feggari Xouw
Un désir fou : pieds nus marchant sur une rive, juste être là, dans la lumière et le bruit de la mer. Ne faisant rien : quel besoin de faire ?
Ou bien, très distraitement laisser son regard être attiré par un caillou parfait, forme et couleur. N’être que cela : un corps présent, tous les sens en éveil. Passer un long moment en compagnie de cet oiseau (Chevalier Cul-blanc ? Bécasseau ? J’ai tant cherché…) qui nous a superbement ignorées.
(Je regarde à l’extérieur : la nuit est tombée maintenant. Plus de lumière exceptées celles des appartements et des lampadaires du parc. J’ai soif d’air bleu et chaud de lieux aimés.)
(Photo gauche Feggari Xouw) Andros, Grias Pidima, le piton et la légende de la vieille veuve morte.
Et toujours cette eau miraculeuse, mouvante et fraîche.
Selon les ciels, les fonds, les rochers, le vent, un nombre incalculable de couleurs sans nom, changeantes.
Au pied du roc vertical, assise sur les pierres plates, s’absorber absolument jusqu’à disparition dans cet élément où minéral et aquatique ne font qu’un.
Je VEUX être là, MAINTENANT. Les lieux défilent comme en accéléré et toujours, au détour d’une route, au bout d’un chemin : la MER !
La mer, c’est l’abîme plein jusqu’au bord – Jules RENARD
La voix féminine de ce morceau ne manquera pas de vous étonner : c’est Sophia LOREN. Je trouve cette langue aquatique, quand je l’entends, je me baigne. Allez, une dernière photo (de Feggari XOUW) qui résume bien la paix qui m’envahit et fait que ma nuit devient un jour sans fin.
Photo Feggari Xouw, comme une évidence