Folle flore (Grèce II)

Billet un peu foufou, je m’égare entre la flore merveilleuse de Tinos (je ne peux tout montrer), un film sublime et des musiques qu’on peut lui accoler.

Je mesure ma chance : elle est insolente. Pouvoir ainsi me poser en toute quiétude dans une maison pleine d’amitié et de beauté est un privilège total.
Ce que je constate : ces lieux mettent en état de vigilance accrue ; on voit mieux, on sent mieux, on entend mieux, on goûte mieux. Tout notre être est percuté par l’environnement. Peut-être que la joie d’être là met tous les sens en alerte maximum. Et puis l’amie est photographe et en sa compagnie, l’œil est aiguisé. Sur la photo de Une, les aigrettes du pissenlit deviennent une collision d’oiseaux.
Et dessous (toujours photo Feggari), le regard intensément poétique sur de simples plantes sauvages (folle-avoine jouet du vent et chardons petits capitules).
Voilà ce qui nous occupe, la folle-avoine et les oiseaux qui sont souvent des folles avoines volantes.

Ça et le thym sauvage qui couvre les montagnes, là, à portée de main : pas de scrupules à en cueillir, il y en a tant ! On est plus retenues avec l’Hélichryse (son parfum me donne faim). Presque sacrée comme la roche dans laquelle elle pousse… On en prend trois brins.

Dans l’allée qui mène à la maison, toutes les plantes sont là qui parlent de ce pays : l’eucalyptus avec son tapis de coronilles, le citronnier, le lantana,
les bougainvilliers de différentes couleurs et ma favorite, l’éphémère fleur de câprier :

« Ô vraiment marâtre nature
Puisqu’une telle fleur de dure
Que du matin jusques au soir… »

 

Alors j’avoue que pour les musiques, c’est capillotracté. Je vous explique : j’ai vu chez l’amie un film stupéfiant de beauté et de singularité.
Son titre : Black dog, film chinois signé Guan HU. Tourné en Chine du nord, près du désert de Gobi, photographie sublime, plans et couleurs. L’amitié entre un chien (et quel chien !) et un homme à la marge. Film d’une intense tristesse quasi muet, plein de compassion. Bref, chef- d’oeuvre.
Je me suis alors souvenue (qu’on me permette ici de faire un coucou à mon frère chéri) de ce titre de Lez Zepp : JOIE ! Black dog au riff fou.

Et à la fin du film, j’entends (pas dans la version que je vous propose) cette musique intemporelle, cette voix pour moi bouleversante. Une histoire de mur, d’enfant inquiet, de questions sans réponse.

Allez, une dernière image de Feggari, derrière le mur – qui n’était pas trop haut – les vénérables eucalyptus dans le vieux Tinos. Ça en raconte, des histoires, cette chevelure d’un dieu fou.

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