Photo de Une : Feggari Xouw
Je suis revenue de l’île il y a longtemps, maintenant.
Je classe les photos, enfin j’essaie. Je retrouve les moments, j’oublie les lieux. Les dates, l’appareil est gentil : il les note. Mais il ne note pas les lieux. Peu importe.
Il est vrai que j’y suis particulièrement sensible mais je réalise l’importance de la présence des bêtes sur l’île, sous des formes multiples et variées.
La magnifique vache qui, malgré sa position dominante, nous regardait placidement en donnant de beaux coups de dents et mâchouillant très fort. Quels sons, masticage et souffle ! Forte et archaïque présence. Une beauté, à côté des sources vénitiennes.
Et puis, il y a ce village qui célèbre les abeilles et organise une fête du miel : KAMBOS. Partout dans le village, cette injonction BE A BEE (même si l’on regrette un peu qu’elle soit en anglais, on admet que le slogan a de l’allure) :
Au bout de ce même village, un sculpteur extrêmement connu paraît-il, Costas Tsoclis, a construit son propre musée. Dans la cour, on trouve ceci, mi-lombric géant mi-dragon. Je pense aussi aux splendides lézards dont Chouchou gratifie son humaine très (trop) souvent. Je ne propose pas de photo : c’est très cruel. Mais le chat mange tout sauf la tête.
Mais ce qui est magnifique, c’est cet emplacement, au bout de nulle part, juste devant la vallée de la Messaria que domine l’irrésistible mont Exombourgo.
Et puis, bien sûr, les chats. Ceux de la maison.
Très stressé, l’angoisse absolue, l’inquiétude dévorante du tueur de lézard, le repos du guerrier :
Lui ou plutôt elle – on l’appelle parfois Demoiselle, le numéro de La Hulotte sur le sujet est IN-DIS-PEN-SABLE – mon escargot des haies, il était là et il était parfait ! Un bijou solitaire. La coquetterie du mur.
Ils m’accompagnent encore, ces animaux, réels ou fantasmés. Il n’y a pas d’oiseaux… Je les aime tant mais ne sais les photographier. Ils volent dans ma tête.
Pour la musique, aucun rapport, juste une envie.
À la réflexion, pour pallier le manque d’oiseaux dans ce billet, une corneille est la bienvenue, surtout celle de Schubert.
Celles de l’île sont si belles aussi…
Goerne que c’est beau, entre la rêverie de Hotter/Moore (https://www.youtube.com/watch?v=-EuRGb0rgSA) et Diskau toujours parfait mais parfois trop dans la démonstration. Beauté aussi du film d’animation qui l’accompagne. Et on est loin du jacassement des corneilles belles et insupportables ? !
Shushu en saint Georges je n’y avais pas pensé, on cultive tous deux la passion des dragons mais pour des raisons différentes…
Merci pour les îles (qui te le rendent bien).
Il y avait aussi Ian Bostridge mais pas l’extrait, tout le Wintereise. J’aime complètement Goerne. Hotter, splendide. Mention passable pour Dieskau (je suis sévère mais il ne m’émeut pas).
Shushu est un chat admirable. Il sait tout, j’en suis sûre.
Merci pour tout… et pour la vache auroch qui surplombe le billet.
Je vous dois tant, aux îles et à toi !
des milliers de ces escargots sur toutes les tiges, les petits bois des barrières dans le bled au Maroc sous un soleil de plomb, comment survivaient-ils? au souk les immenses chaudrons où ils nageaient dans une sauce noire, “tu casses l’scargot” chantait le marchand, accompagné des bruits de succion des consommateurs, en remplissant une écuelle d’une louche d’escargots qui sentaient le cumin 🙂
Ouiiii… étonnement de l’enfant. Pas de souvenir de la soupe, seulement la ” jeja ” (avec deux jotas car pour l’orthographe, ma narf) aux pois chiches.
Vu de belles enfilades, comme un collier, de ces petites bêtes à La Rochelle sur des tiges de fenouil sauvage.
Mmmmhhhh, l’odeur du cumin. Ça y est, je suis partie…