Je n’aime pas l’août, foi d’animal ! Pas du tout. C’est un mois pourri, trop chaud, trop de monde, partout, trop de tout ! Août, d’Auguste : mon œil ! En plus, il est long mais long… Tout ça parce que Môssieu Auguste voulait que son mois ait autant de jours pour célébrer son auguste personne que juillet, dédié à César (Julius de son petit nom) ! Non vraiment, août, sans moi.
Sauf que… c’est le moment où je pars » là-bas « . Là où il reste encore quelques pois de senteur. Là où enfin l’on peut voir Mars, orange et brillante parce que le sud est dégagé. Tout est dégagé d’ailleurs ! La lune fait sa ballade dans le ciel en changeant de forme et de place. Polaris est visible, elle et toutes ses congénères dont j’oublie les noms et la place. Le ciel est si vaste et changeant ! Tout à coup le tournis de comprendre, réaliser que l’on tourne !
Dire encore que, grâce aux amis qui accueillent, on se baigne dans une rivière fraîche et pure. Tous les jours, en fin d’après-midi. Cérémonie.
Alors, août devient aimable. Mais seulement là. Dans la fraîcheur de la maison et le mitan du livre, le silence des arbres et la vie cachée des bêtes. Tous les dieux sont là, ceux de l’eau, de l’air et de la terre ; du feu aussi quand midi ouvre son four.
Pour de nombreux amis, ce que je décris là est rattaché à des souvenirs d’enfance mais moi… Mes étés d’enfance sont dans les vagues immenses, les plages désertes et des journées entières… dans l’eau de mer avec les étoiles de mer et peu d’arbres hormis quelques arganiers.
Alors, quand vient le soir et qu’on s’installe pour contempler le ballet des pipistrelles, qu’on espère le passage de la chouette, qu’on observe les variations de la lumière qui s’amenuise, qu’on respire l’air très doux, on se prend à remercier, un immense merci qui englobe tout (amis, nature, silence). On goûte l’août.
Et merci aussi à la lune grâce à Caetano Veloso magique.