Tout visage est un voyage. Une lézarde s’acharne entre les yeux. Sur la plaine du front, les sillons disent le temps qu’il a fallu pour labourer le temps. Et ce creux mauve entre le coin de l’œil et le haut du nez… Je regarde toujours ce lieu que certains, parfois, pressent très fort entre le pouce et l’index. Comme s’ils tentaient de rassembler tout ce qu’ils ont vu. Il se passe quelque chose, là, entre les deux yeux, une passerelle qui jointerait tout le regard ou le romprait.
Des colères souveraines, inutiles mais souveraines y apparaissent et s’y éteignent.
Pèlerinage ou croisade dans les ravines des joues alors que celles de l’enfance, rondes et lisses, pommettes brillantes fleurissaient. Il n’y a pas d’imparfait pour éclore. Avec un plissement du nez quand ça souriait percale.
Tout visage est un voyage que le voyageur porte sans le voir.