Un extrait de « La nuit transfigurée » d’Arnold SCHOENBERG par l’Orchestre de Paris dirigé par Pierre BOULEZ. Concert retransmis depuis la salle Pleyel à Paris.
Pas toujours… Elle s’ennuie quand, toute embrouillardée, elle est seule avec elle-même. Personne ne la visite, ne l’agite, ne l’éclaire… Il en fut ainsi le premier soir de campagne, exil béni. Brume froide, pas de chauve-souris, pas de lune, pas de chants : une ténèbre, un vide, une disparition. Bienfaisante nuit qui s’ennuyait dans l’inexistence.
Mais quelques pervenches, jonquilles et autres muscaris-aux-mauves-museaux plus tard, il y eut cette nuit : des arbres encores nus escaladaient le ciel et au milieu, pimpante, un quartier de lune laissant deviner tout l’astre. Fleuri en dessus par la polaire. Une musique profonde et silencieuse, du silence lumineux.
Et j’ai pensé immédiatement au haïku d’un petit bonhomme de huit ans, cadeau inestimable :
Qui est la nuit ?
Cette nuit si recherchée
Pourquoi sommeille-t-elle dans ma main ?