Il y a des dates, des échéances. Au début, elles paraissent lointaines. On se dit : « Oh… c’est loin encore ! ». Et puis – vous savez comment galope ce farceur de temps, ou parfois limaçonne, c’est selon son humeur, la vôtre – tout à coup, c’est presque là. Dans trois jours. Demain. Aujourd’hui. Tout à l’heure. Quand on a commencé le compte à rebours, c’est tout près de la date butoir, celle sur laquelle on bute, qui vous culbute. Et ça débute.
Et puis, c’est fou, c’est passé ! Déjà ? C’était comment ? Avons-nous vraiment vécu ce moment tant attendu et tant redouté ?
Oui, ceux qui étaient avec vous l’attestent : ça s’est bien passé. Car vous n’étiez pas seule, ça non. Ils étaient là, le coéquipier (qui remplaçait au pied levé et léger celle qui était en voyage obligé), les amis, le libraire et les livres, trois visages qui sont là depuis la nuit de votre temps, les absents, les écrivains convoqués…
Mes énumérations sont sans fin. Parce que c’est un partage auquel tout le monde est convié.
Je n’aime pas trop m’exposer et ne prends pas le risque d’exposer ceux qui risquent d’en être froissés. Mais les amis lointains sont ainsi associés au festin. Sur ces photos (merci à Brigitte G. et au technicien C. D.), on nous voit verre dans une main, livre dans l’autre et sourire aux lèvres : nous évoquons ces mots qui, « immergés et séparés du réel » font parfois naître la poésie.
Il était une fois, des rencontres…
P.S. : merci à Brigitte Giraud, à Dominique Boudou (photo 1) tous deux écrivains, à Jean-Paul Brussac Librairie Olympique (photo 2), à tous ceux qui m’ont donné le grand plaisir de leur présence…
P.S.2 : Je vous en prie, écoutez la musique proposée en début de billet : elle emporte dans un chemin sans balise. De ces chemins que le temps oublie (oui, jeu de mots possible pour oreilles affûtées). Un voyage sans retour. On part trop loin. Bien après l’hiver.