Si tout va bien, je suis loin. Alors que le soleil dont je me languissais arrive enfin, je pars au nord, très très là haut, au pays des falaises, baigné par une autre mer. On n’est jamais content. Je ne suis pas sûre de pouvoir fabriquer des billets alors j’en prépare une provision.
Lorque j’arrive aux pays des falaises, froid et pluie sont au rendez-vous. Ouf !
Vous parler de deux éléments essentiels à ma vie :
– une des plus belles choses qui m’ait été donnée, c’est mon
amour profond pour les animaux. Un privilège, une grâce, une chance. Se décentrer de soi et les regarder vivre est une réservoir de sagesse. En ces temps de misanthropie virulente, les savoir donne force et courage. Je reste, pour rassurer ceux qui redoutent que l’amour des animaux l’emporte sur celui des humains ou en soit la réplique plus confortable, très proche et portée par l’existence de quelques êtres humains, proches ou plus lointains. Mais les bêtes comme on les appelle m’émeuvent et sont porteurs de joie.
Izmir dans le pommier Photo (et chat) Clarisse Mèneret
– L’autre composante est la présence constante, intériorisée de la musique. À entendre et à écouter, seule ou ensemble, à partager, à découvrir, à oublier et à retrouver, à vibrer dans le corps et l’esprit. Aussi loin que ma mémoire remonte, elle est là ; nous ne nous sommes jamais quittées. Et l’on sait pourtant comme le silence est poignant. Mais la musique, c’est le silence habité.
Une fois n’est pas coutume, j’offre cette musique à mon camarade de vie : il saura pourquoi.