Aujourd’hui, et ce n’est pas par hasard, j’ai envie de penser à Frantz Fanon. *
Frantz Fanon, l’homme multiple : médecin psychiatre, noir, martiniquais, algérien, militant anticolonialiste, colonisé libre. Que de vies en un vie si courte : 36 ans !
Celui qui enfant ne voulant pas que sa mère lui chante des berceuses en français, réclamait des chants en créole. Celui à qui la mère répondait alors : » Fais pas ton nègre ! «
Pour celui qui bien sûr, viendra se mettre au service de la France et vivra le racisme de plein fouet partout y compris dans les rang de l’armée, quand dans le train, au lieu d’une, on [lui] laissait deux, trois places, il reste à écrire, à théoriser autour des dégâts de la colonisation.
Peau noire masque blanc (1952), son premier livre écrit à 26 ans, expose les effets des discours raciaux sur le psychisme puisque toute colonisation est fondée sur un clivage racial.
À partir de 1953, il dirigera une unité de soin à l’hôpital psychiatrique de Blida, en Algérie. Et c’est de là qu’il rejoindra le FLN.
Alors, bien sûr qu’il gêne cet homme qui interroge ! Il gêne le républicanisme d’une France qui se dit indifférente aux différences mais qui, dans son propre empire colonial a dénié des droits à des populations au motif de leur «race» dite inférieure.
La France n’a plus de colonies…
Quand sort-on de la violence ? Quand guérit-on de ses blessures ? Quand les causes de celles-ci n’existent plus ?
*En décembre 2011, série de 5 émissions sur Frantz Fanon que l’on peut encore podcaster sur le site de France-Culture. Toutes les citations viennent de là.