Tout à coup La Marlène de Lily Marlène s’immisce… J’ai beau chercher la musique des films Les Damnés (Visconti) L’œuf du serpent (Bergman), non, c’est elle… Alors, je me laisse aller, il y a sûrement une raison.
J’ai sursauté en entendant des gens (c’est qui les gens ? demandait ma fille lorqu’elle était petite) évoquer en Norvège le rétablissement de la peine de mort après la tuerie d’Oslo. La peine maximale est de 21 ans d’emprisonnement et ce n’est pas assez. Alors À Mort ! Faut-il être terrifié pour penser que tuer un être, fût-il « monstrueux », va règler un problème et apaiser ceux qui restent !
Je lis en ce moment – et depuis un certain temps vu que l’un des deux livres pèse 760 pages – des polars d’un certain Jo NESBO…
Oui, il y a un courant néo-nazi très fort en Norvège et l’on en est encore à panser les plaies d’une « collaboration » assez étroite. Oui, ils sont nombreux ceux qui pensent – là-bas comme ailleurs, ici par exemple – qu’il faut » préserver la race « . Dans Rouge-gorge, tout est dit de cette vague brune, souterraine et puissante.
Après l’explosion de la bombe à Oslo et la tuerie sur l’île d’Utoya, « Jo Nesbo a demandé à sa petite fille de 11 ans « si maintenant elle avait peur »… Elle lui a répondu – déjà sage et sacrément philosophe pour son âge – « Oui, mais si on n’a pas peur on ne peut pas être courageux » ». Cela me laisse pensive… Je cite encore :
Un futur avec lequel il va nous falloir apprendre à être courageux et à refuser de laisser la peur changer notre façon de vivre, celle avec laquelle nous avons jusqu’ici bâti notre société.
Quel est donc ce courage dont il faut faire preuve ? Le courage de ne pas avoir peur ? D’apprendre le multiculturalisme qui a rendu Anders Breivik fou ?
Apprendre à vivre ensemble. C’est vrai, cela demande du courage mais peut-être pas celui qu’on croit.
P.S. : Nesbo a aussi écrit des livres pour enfants La poudre à prout du Professeur Séraphin (tome 1), Bayard Jeunesse (2009). Je ne sais trop pourquoi, ça me rassure.