Il existe des consolations plus grandes que les chagrins.
Les arcs-boutant du ciel, par exemple. La grande architecture.
On est là à se lamenter sur son sort, on trouve la vie bête et méchante, les gens aussi, nous compris ; on déplore qu’il pleuve trop après avoir soupiré après la pluie. Bref, on est petit ; on est d’humeur chagrine. Voire pire.
Et puis, une lumière inhabituelle vous fait lever la tête et là, vraiment, on oublie tout, les chouinages, les ratages, les râleries et les jérémiades, les petites larmes plus ou moins salées, les mesquins et les mesquines et leur poussière. C’est grand, ça prend toute la place, c’est immense, on ne tient pas la rampe, on n’attache même pas sa ceinture : ON DÉCOLLE.
Ouf, on respire. Même l’appareil photo est trop petit pour une telle vastitude, pas assez grand le grand-angle. L’arc déborde. Voilà, ça y est : les boyaux de la tête sont propres, on repart tout neuf, nanti des sept couleurs. Qui dit mieux ?
Hier, vu un double arc-en-ciel pour la première fois de ma vie dont l’un avait sa base juste devant moi dans une prairie écossaise. Le fait que nous étions sur le chemin de retour “at home” après
avoir visité la distillerie de Talisker n’a absolument rien à voir avec le phénomène…
Instant magique en effet!
Un double ? dans un petit verre ? Vos arcs-en-ciel écossais sont en technicolor, j’imagine. Quelle chance d’être là, à ce moment-là !
Aujourd’hui, temps breton sur Cap Héron. À bientôt, j’espère.
Belle leçon de cadrage, bravo !
Deux murs de chaque côté, un arc ployé entre…: du pas assez (de l’objectif) naît l’essentiel (du suggestif).
Une photo assez simple certes, un peu maladroite même, mais une photographie parfaitement réussie: un corps inouï nous prend la main, nous sauve ?
Carrément maladroite ! Et je suis toute confuse que tu en parles, toi ! Ressenti en la prenant la honte 1/ du “voleur d’image”, 2/ la dérision de cette volonté
de rendre compte de tout, 3/ la petitesse de mes yeux ! Je jure que j’ai pas fait exprès ! J’aurais aimé prendre plus de ciel, moins d’eau ; mais moins d’eau disait moins de
bateaux… bref. Compliqué pour un néophyte.
Et tout à fait d’accord sur les grands bras de lumière… Sauvé(e), oui, pour cette fois !
Merci de tes yeux.
Ca fait un grand lavage de cerveau, au bon sens de l’expression. Mais encore faut-il avoir chaussé ses bonnes lunettes pour les voir les couleurs et l’arc-en-ciel ; parfois on est si englués et
idiots qu’on n’est même pas doués pour les entrevoir. Et on rate un spectacle grandiose qui ferait bien du bien. Raté le lavage, vivement qu’il re pleuve, pour se dire que cette fois, quand il
reviendra l’arc-en-ciel on se tiendra là. La photo est belle. Je t’embrasse plein
Les lunettes, ma Brigitte, elles sont à l’intérieur des yeux et tu le sais bien toi qui vois. Incorporées comme qui dirait… Faut juste poser tout le reste au vestiaire. Et arrêter le brouhaha
dans la tête.
Pour la photo, vraimpent, il n’y avait plus qu’à appuyer.
Aaaahhh ! magnifique !
Il y a deux jours, j’ouvre mon volet le matin et je vois cette merveille ; un arc-en-ciel, “plein champs”, entier, parfait. J’ai éprouvé une sorte de bonheur émouvant, de la joie qui m’a rendu
doucereusement détendu pour une bonne partie de la journée.
Juste 7 couleurs jetées là en plein ciel et nous voilà de nouveau prêts à aimer et à nous sentir BONS, enfin… pour un moment au moins.
Échangeons nos arcs-en-ciel, Denis. Comme le dit ton proverbe chinois, tu sais, celui qui dit qu’on est plus riche après… Comment c’est déjà ?