Une si longue absence

La visite d’étonnants oiseaux et un paysage de contes : voici ce qui a ponctué ma semaine.

Le billet commencé début janvier est en souffrance comme beaucoup d’autres choses (et personnes).
J’avais prévu de vous parler d’un portefeuille perdu et des tracas qui s’ensuivent. Je vous dirai tout ça une prochaine fois quand la colère pourra se transformer en rigolade : ça viendra !
Des évènements très importants ont eu lieu entre-temps, plus intéressants et agréables. Autant parler de ces moments.

Il y a quelques jours, je vois passer un oiseau bizarre. Je connais bien tous les visiteurs du balcon et même ceux qui ne s’y posent pas mais habitent le parc. Les moineaux, la pinson – c’est récent -, le couple de tourterelles turques, la mésange, la sittelle, les merles, parfois les étourneaux… Mais celui-là, inconnu au bataillon des volatiles ! Je pense avoir eu la berlue.
Le lendemain, c’est le couple qui vient. Je n’en reviens pas. Leurs couleurs sont merveilleuses : trois ou quatre bleus différents pour les ailes et le corps et un très beau rose pour le jabot et la tête. J’aurais dû penser tout de suite aux petits perroquets. Leur bec est caractéristique.

Il y avait une belle éclaircie, ce jour-là. J’interroge mes indics (Feggari et le groupe belge amateur de bestioles en tout genre) et le verdict tombe :  AGAPORNIDE. Plus précisément, Agapornis roseicollis ou Inséparable rosegorge, Peach-faced lovebird pour les amis anglophones. Ça alors !

Ils vont rester là plus d’une heure à fureter dans tous les coins et recoins du balcon. Ils sont drôles : ils font de l’escalade dans la bâche de protection des plantes, ils se bécotent, picorent les tuteurs, fouinent dans les plantes.
Veuillez excuser la mauvaise qualité des images: entre le zoom et mon émoi…
Nous pensons quand même à des oiseaux échappés d’une cage : cette espèce ne vit pas en liberté sous nos cieux. Et que vont-ils devenir si le temps se met au froid ? Vont-ils retrouver le chemin de leur volière – même si je n’aime pas que les oiseaux soient en cage – ?

C’était une jolie rencontre, trop brève. Je ne les ai pas revus. J’espère très fort qu’ils sont rentrés chez leurs humains ou qu’ils vont s’ensauvager.

Et puis trois jours après, le mercredi 18 janvier, il tombe une pluie glaciale.
Soudain les gouttes s’alourdissent, deviennent solides. Elles font un bruit différent en arrivant au sol. Pas de doute : il NEIGE ! Au début ce sont de timides flocons. Puis ils grossissent et c’est une belle averse blanche qui habille le parc. Progressivement, l’herbe change de couleur, elle se laisse recouvrir. Les branches aussi. Le paysage se métamorphose. Tout devient inédit, inconnu. Les couleurs disparaissent, un monde en noir et blanc. Et pourtant, une joie d’enfant m’envahit : la neige est si rare, elle bouleverse tant la perception ! Je mets ration double aux Pierrots.

Soudain je pense : ” On plume des cygnes, là haut. “

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien sûr, la neige ne tiendra pas plus d’une nuit.
D’autres aussi s’en vont. On les salue, on remercie pour les bonheurs musicaux qu’ils nous ont donnés. J’aurais pu proposer Guinnevere, Déjà vu et surtout Orléans, trois chansons de David CROSBY. Pour les oiseaux, Blackbird, bien sûr. Peut-être qu’il neigera encore ? Il sera beau, le merle noir sur la neige !

Légèreté de l’oiseau qui n’a pas besoin pour chanter de posséder la forêt, pas même un seul arbre. Christian BOBIN – L’éloignement du monde

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