Moyennant quoi… (carte postale mouillée)

Déluge en juin, chagrin

Des musiques mouillées, il y en a comme s’il en pleuvait, un vrai déluge. Mon choix s’arrête sur mon chouchou et son Arche de Noé :

D’abord avancez les girafes
Et puis les vaches et les chevaux
Les crocodiles et les corbeaux
Les souris, les hippopotames

L’expression est marrante : “moyennant quoi”. Un peu comme “voyons voir”. Bon, moyennant quoi, j’ai été privée – très profondément – de lumière pendant une semaine… M’apprendra à y aller, dans ces pays sévères quand la météo pessimiste annonce le pire ! Moyennant quoi, six jours de pluie incessante et glacée peuvent vous appesantir, vous rendre un brin tristouille, vous transformer en tortue neurasthénique, vous teindre l’âme en gris.petites-tarasconaises.jpg

Mais pas que…Il y a toujours
– à voir – ah… justement, à propos de gris, les petites grises tarasconnaises et les fleurs de montagne

Les cols verts d’Ariège

– à entendre – ouh… le torrent déchaîné, au premier ci dessus, deux colverts endormis
– à sentir
 malgré leur détrempage les exquises pivoines
– à faire – marcher, harnachée comme une vieille haridelle [ n. f. orig. scandinave : mauvais cheval maigre. Larousse].

Mais trop de pluie plombe. Trop de nuages ensevelit.
Et lorsqu’à Capoulet-et-Junac (Ariège), on tombe sur ça, on meurt direct :

Antoine Bourdelle Monument aux morts

Alors, on revient et à Toulouse, le ciel s’éclaircit. À Bordeaux, il fait beau et tiède. On change de monde, d’humeur, on revient à la mesure. Trop de tout tue.

P.S. : pardon pardon, amie de là-bas, ton pays est beau et toi, tu es douce. Mais on a brûlé presque toutes les bûches, non ?

Photos : C. Destandau

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